Les élèves de 1ère STMG sont allés au cinéma du Palais le vendredi 21 novembre dans le cadre du festival organisé par l’association « Justice et ville » : des films ayant un lien avec la justice sont projetés et une intervention avec un réalisateur ou un professionnel de la justice suit la projection pour une séance de questions. Deux élèves témoignent de cette séance.
Stups (2025), réalisé par Alice Odiot et Jean-Robert Viallet, plonge dans les coulisses du tribunal de Marseille. Le documentaire suit des prévenus liés aux affaires de stupéfiants : certains sortent des geôles, d’autres attendent leurs audiences, d’autres encore racontent leurs parcours. Le film montre autant les “gérants” de cette économie parallèle que les petites mains : des jeunes, parfois très jeunes, des familles précarisées, prises dans un système qui les dépasse.
Le film s’inscrit directement dans les notions vues en cours de 1ère STMG : justice pénale, responsabilité, sanctions, rôle de l’État. On y voit comment un tribunal traite les délits liés aux stupéfiants, comment la procédure pénale fonctionne, et comment les peines impactent concrètement la vie des prévenus. L’aspect “justice débordée” présenté dans le documentaire renvoie aussi à la réalité des moyens de l’institution judiciaire.
Nous avons choisi comme personnage marquant un jeune prévenu qualifié de “petite main du shit”. Son témoignage frappe : il montre la réalité sociale derrière les dossiers pénaux. Ce n’est pas un “chef de réseau”, mais un jeune impliqué à bas niveau, souvent par nécessité. Il illustre parfaitement les enjeux humains du trafic : derrière un délit, il y a une trajectoire, une famille, une situation précaire.
Nous avons beaucoup apprécié Stups. Le film est brut, réaliste, sans filtre. Les audiences sont filmées avec une grande sobriété, ce qui rend les situations encore plus percutantes. Les témoignages sont poignants et montrent la complexité du problème. Le seul point faible est peut-être l’absence de pistes de solution : le documentaire expose les faits mais ne propose pas forcément de réponses. Cela dit, c’est aussi ce qui fait sa force : le spectateur doit réfléchir par lui-même.
La sortie du documentaire résonne fortement avec la situation actuelle. Le trafic de stupéfiants reste un enjeu majeur dans plusieurs grandes villes françaises. Les rapports récents de l’OFDT soulignent la croissance et la transformation du marché des drogues, et la surcharge des tribunaux reste une réalité. Stups met en lumière, de façon très concrète, les liens entre justice, politique publique et réalité sociale.
Cette sortie cinéma n’était pas seulement informative : elle a permis de visualiser ce que nous étudions en droit. Elle montre que la justice ne se résume pas à des articles de loi : elle concerne des personnes, des situations, des parcours de vie.
Nous recommandons vivement ce documentaire à tous les élèves, car il aide à comprendre les enjeux humains et sociaux derrière les décisions de justice.
T. et R. de 1ère STMG
